– communiqué FSU – communiqué SNASUB

Motion de la CAN du SNASUB, 27 janvier 2010

A bas le grand emprunt Sarkozy Fillon.

Le grand emprunt annoncé par Sarkozy le 14 décembre est une pièce maîtresse du dispositif gouvernemental de destruction de la fonction publique. Il va permettre à la fois :

 de supprimer des milliers de postes de fonctionnaires en rationalisant, restructurant (« le financement des 35 milliards d’euros du grand emprunt « passe par moins de dépenses publiques » », Woerth)

 de liquider l’enseignement professionnel public au profit de l’apprentissage patronal qui bénéficiera de 500 millions.

 de faire franchir un saut décisif dans l’application de la LRU, vers la privatisation des universités et la mainmise du patronat sur la recherche publique. Il sera un nouvel instrument pour amplifier la précarité.

Les fonds de l’emprunt seront sous le contrôle d’une « agence des campus d’excellence » et de l’ANR et attribués sous condition d’un partenariat « public-privé ». La majeure partie le sera sous forme de dotation en capital, dont seuls les intérêts pourront être utilisés. Le but est faire passer universités et laboratoires sous la coupe des marchés financiers.

Combiné avec le passage aux Responsabilités et Compétences Elargies (RCE), tout est mis en place pour que ce soient directement les personnels et les étudiants qui en paient le prix fort avec à la clé, comme dans les universités américaines, licenciements, baisses des salaires, envolée des droits d’inscription, suppression d’enseignements et de pans entiers de la recherche, … .

En réservant l’essentiel de ces dotations à des « campus d’excellence », l’objectif est de faire fusionner une sélection d’universités et de laboratoires de recherche publics dits « rentables » avec des laboratoires privés et de laisser les autres – la majorité- à l’abandon.

En conséquence, la CAN du SNASUB réunie le 26 janvier 2009 se prononce contre le « Grand Emprunt » et contre les « campus d’excellence » prônés par le rapport Rocard-Juppé

 Elle se prononce pour le retrait du projet de loi rectificatif introduisant le grand emprunt, examiné le 3 février 2010.


Communiqué FSU, Les Lilas, 15 décembre 2009

Le choix du président de la République de recourir à l’emprunt plutôt que de revenir sur sa politique fiscale va se traduire par le maintien des inégalités et des injustices en matière de redistribution et par des nouvelles amputations de moyens des services publics et de la protection sociale au détriment des solidarités et de la lutte contre les inégalités.
Ses annonces le confirment puisqu’il prétend compenser l’accroissement de la dette que génère cet emprunt en accentuant les coupes claires dans les dépenses publiques et en sacrifiant encore plus des services publics qui répondent aux besoins de notre société.

Et si les annonces en matière d’enseignement supérieur et de recherche montrent une forme de reconnaissance du sous financement de ces secteurs les choix annoncés consistent à attribuer des dotations en capital à un nombre limité (cinq à dix) de « pôles » laissant réellement utilisables les seuls maigres intérêts produits. Les pôles ainsi concernés seront, faute de débat démocratique contradictoire, choisis arbitrairement par des personnalités ou des instances à la légitimité contestable et ils seront mis en concurrence dans une logique où la marchandisation risque de l’emporter sur l’intérêt général.
Bien loin d’un effort pour améliorer la réussite de tous les jeunes ces décisions vont se traduire par une accroissement des inégalités et une nouvelle tentative de recomposition technocratique et stérilisante de l’enseignement supérieur et de la recherche.

C’est la même logique inégalitaire qui préside au choix de financer des internats dits d’excellence plutôt qu’une politique qui assure à tous le droit à une éducation de qualité.

La FSU continue d’exiger une autre politique fiscale qui permette à la fois de réduire l’endettement du pays et d’assurer véritablement la défense de l’intérêt général et la lutte contre les inégalités.