– Après le rapport du Conseil d’Orientation des Retraites (COR) : la déclaration de la FSU
La crise économique amoindrit les ressources des régimes de retraite mais révèle en même temps l’importance des revenus de remplacement pour la population.
Les réformes des retraites conduites au cours des 20 dernières années ont allongé la durée de la vie professionnelle, reculé l’âge de la retraite et diminué les pensions de toutes celles et tous ceux qui ne remplissaient pas ces conditions durcies. Elles ont accru les inégalités. Le mouvement social de l’automne 2010 avait dénoncé ces logiques et portait l’exigence de financements pérennes.
Le 12ème rapport du conseil d’orientation des retraites est consacré à un état des lieux du système français.
Ce travail a pour fonction d’interroger les règles de liquidation des pensions afin de vérifier leur adéquation aux objectifs conférés par la loi au système public de retraite.
La FSU retient de ce travail la confirmation des injustices souvent dénoncées dans la mobilisation contre la réforme de 2010 : « les redistributions implicites (..) jouent (…) dans le sens d’un accroissement des inégalités en défaveur des salariés à carrière courte, donc des assurés à plus bas salaires et des femmes, tout particulièrement. » Le rapport souligne aussi la situation défavorable des fonctionnaires poly-pensionnés. Cependant, les travaux du conseil apparaissent encore trop restreints : ce sont presque exclusivement les règles du régime général qui sont expertisées ; les objectifs retenus pour vérifier l’adéquation des règles à ceux-ci sont ceux de la loi du 9 novembre 2010 sans référence aux principes inscrits dans le préambule de la Constitution, lesquels se sont traduits par une imbrication de droits contributifs et de mesures de solidarité. Si les mécanismes qui génèrent des inégalités méritent d’être corrigés, certaines pistes d’évolution proposées par le rapport, comme le calcul du salaire de référence sur l’ensemble de la carrière, ne vont pas dans le bon sens.
Enfin, la FSU conteste l’approche technocratique de l’équité intergénérationnelle, construite sur des logiques purement assurantielles. De son point de vue, il doit s’agir de vérifier qu’à un moment donné, toutes les générations vivent dans des conditions comparables. Il est difficile d’ignorer les conséquences des réformes successives, génératrices d’angoisse particulièrement pour les plus jeunes quant à l’effectivité et au niveau de leur pension.
La FSU apprécie que les échanges conduits au sein du Conseil aient pu permettre de souligner les enjeux liés à la prise en compte des périodes de chômage, de précarité, des années d’étude ou de formation, comme ceux liés aux conditions de travail en fin de carrière.
Pour la FSU, ce sont bien les objectifs que la société confie aux régimes de retraite dont il faut débattre. Elle défend pour tous, travailleurs du privé ou du public, un droit à la retraite à 60 ans et à cet âge un taux de remplacement de 75%. C’est sur l’adhésion à ces objectifs que l’on pourra reconstruire la confiance dans les régimes de retraite et décider de mobiliser les financements nécessaires.