Nous coûtons cher, 14 % du PIB nous dit-on !
Rappelons d’abord que la pension de retraite n’est pas une allocation sociale. C’est un droit acquis par le travail lié à un statut professionnel et un salaire continué. Nos pensions ne sauraient représenter une variable d’ajustement alors que nous avons un rôle essentiel dans le fonctionnement de la société́. Nous occupons une place particulièrement importante dans la vie familiale, citoyenne, associative, culturelle, syndicale et politique.
Le projet de budget pour 2025, dévoilé depuis le 10 octobre, prévoit de réduire les dépenses publiques de 60 milliards d’euros. Parmi les mesures envisagées, figure le report au 1ᵉʳ juillet 2025 de l’indexation des retraites sur l’inflation alors que les montants des pensions de retraite sont habituellement revalorisés à chaque 1ᵉʳ janvier, comme le Code de la Sécurité sociale le précise.
Aujourd’hui, 27 % de la population de notre pays a 60 ans ou plus. Selon Michel Barnier, il vaut mieux prendre un peu à chaque retraité·e plutôt qu’à quelques multimilliardaires, ils sont plus nombreux !
Repousser la date d’entrée en vigueur de l’indexation du 1ᵉʳ janvier au 1ᵉʳ juillet 2025 ferait « gagner » à l’État six mois d’indexation, soit aux alentours de 3,5 milliards d’euros.
Nous n’avons pas travaillé toute notre vie pour venir éponger notamment les cadeaux « macroniens » faits aux plus riches et ayant creusé le déficit !
Si cette mesure injuste aboutissait à l’issue de l’examen du projet de budget au Parlement, les retraites de base ne seraient plus augmentées en 2024. Il faudrait donc attendre le 1ᵉʳ janvier 2025 pour leur prochaine revalorisation.
Les retraité·es subiraient donc un gel du montant de la pension de leur régime de base pendant un semestre supplémentaire. Rappelons ici qu’à l’occasion de la journée internationale des personnes âgées, le 1ᵉʳ octobre, Les Petits Frères des Pauvres ont publié leur rapport sur la pauvreté des personnes de 60 ans et plus. On y apprend que 2 millions de seniors vivent sous le seuil de pauvreté, c’est-à-dire avec moins de 1 216 euros par mois.
Les retraité·es ont donc le sentiment d’être particulièrement maltraité·es. Car nous subissons aussi le doublement du montant des franchises médicales (sommes non remboursables qui restent à la charge de l’assuré.e) depuis le 31 mars 2024. La franchise médicale par boîte de médicament (ou tout autre conditionnement) est passée de 0,50 € à 1,00 €. Et il est envisagé de rembourser moins les consultations médicales et de baisser le taux de remboursement de certains médicaments…
Par ailleurs, le gouvernement prévoit la suppression progressive du bouclier tarifaire de l’électricité, soit une économie de 10 milliards à réaliser.
Les prix de l’énergie ont fait l’objet de hausses exceptionnelles depuis l’entrée de l’hiver 2021, fragilisant ainsi davantage les finances de nos foyers.
Quelle aberration ! Alors que selon la Commission de régulation de l’énergie, le prix du kWh est nettement à la baisse depuis janvier 2023, les prix de l’électricité ont bondi en France de plus de 43 % sur les deux dernières années, malgré le bouclier tarifaire instauré par l’État. Alors qu’une baisse de 10 % se profile enfin pour février 2025 sur les tarifs régulés de l’électricité — en partie due au recul des cours — l’augmentation concomitante d’une taxe concernant la contribution de l’électricité au service public a été mise sur la table. Écartée depuis la crise de l’énergie, elle pourrait ainsi faire son retour dans les prochains mois. Inacceptable !
Ne nous laissons pas faire !
Non au recul de l’indexation des retraites de base au 1ᵉʳ janvier 2025 Indexation a minima sur l’inflation au 1ᵉʳ janvier 2025 Rattrapage des pertes subies depuis 2017 Pas de pension en dessous du SMIC Revalorisation des pensions indexées sur le salaire moyen