Les tours de passe-passe de la communication ministérielle…

Revalorisation et reconnaissance des personnels administratifs et techniques !

Le ministre de l’éducation nationale n’a eu de cesse depuis le mois de novembre de chercher à répondre aux enseignant·es qui apparaîssent, dans le débat public, comme les grands perdants du projet gouvernemental de réforme des retraites. Il a annoncé à qui voulait l’entendre que des revalorisations salariales interviendraient pour compenser ces pertes et garantir la comparabilité de leurs pensions, au moment de la liquidation, avec d’autres corps de catégorie A. Pour l’essentiel, ce qui est en cause, c’est le décrochage indemnitaire qui touche les enseignant·es.
Mais, à l’heure où le débat sur le projet de réforme des retraites fait apparaître en plein jour la faiblesse des rémunérations des personnels chargés de faire vivre le service public d’éducation, le ministre de l’éducation nationale a oublié systématiquement les personnels administratifs et techniques ou bien se contente de les placer au second plan.

Revaloriser tous les personnels, de TOUS les métiers de l’éducation !

La FSU et le SNASUB-FSU ont rappelé à chaque occasion, à chaque comité technique ministériel, dans tous leurs tracts et communiqués, la nécessité de revaloriser les carrières et les rémunérations de TOUS les personnels de l’éducation, dans tous les métiers.
Nous avons régulièrement insisté sur l’urgence et la nécessité de réparer sans délai les dégradations du pouvoir d’achat et du niveau de vie orchestrées par l’ajournement d’un an des mesures indiciaires de PPCR au 1er janvier 2018 combinée avec le maintien acharné du gel de la valeur du point.
Les mesures ambitieuses de revalorisation à mettre en œuvre, celles que nous revendiquons, doivent être envisagées pour enfin reconnaître le travail des personnels, à commencer par celles et ceux de nos filières dites non enseignantes. Autrement dit, elles doivent être déconnectées du projet de réforme des retraites portées par le gouvernement.
Or, la stratégie gouvernementale est au contraire d’avancer des promesses de revalorisation, hypothétiques de surcroît, pour tenter de flouter les effets les plus évidents et des plus néfastes sur les montants de nos futures pensions si, d’aventure, son projet aboutissait.
Pour le SNASUB-FSU et la FSU, il n’est pas question de troquer l’acceptation de la contre-réforme des retraites contre quelques hypothétiques mesures salariales qui se résumeraient bien souvent à des mesures indemnitaires.

Une communication ministérielle à la forme étrange !

Le ministre a choisi une manière peu habituelle pour communiquer en direction des personnels administratifs et techniques.
Il l’a fait en répondant à une organisation syndicale quasi absente de la bataille syndicale unitaire sur les retraites pour lui faire faire la promotion d’un agenda social par ailleurs déjà annoncé depuis longtemps en comité technique ministériel et décidé unilatéralement.
Chacun pourra chercher quelles sont les mesures envisagées pour TOUS les personnels dans ce courrier et constater qu’il n’y en a pas. Il s’agit d’un coup de communication ! En effet, on y trouve une programmation de discussions sur l’évolution des conditions de réalisation des personnels administratifs dans la réforme territoriale décidée par le ministre ou du fait du déploiement d’une GRH de proximité (dont l’opérationnalité et les objectifs restent très confus).
L’essentiel du propos ministériel est d’ailleurs centré sur l’encadrement et sur la manière dont celui-ci doit être la petite main d’exécution de réformes ministérielles qui apparaissent de jour en jour des plus bâclées et qui sont largement refusées par les personnels de l’éducation.
En termes de promesse de revalorisation, en fait, rien n’est avancé concrètement par la rhétorique ministérielle. Ce qui est désigné comme revalorisation indemnitaire est bornée à la seule convergence des montants du RIFSEEP entre les académies. Concernant les mesures de carrières qui pourraient éventuellement être prises (notons que l’expression est absente de la communication du ministre), elles sont simplement renvoyées à l’interministériel, c’est-à-dire à des discussions « fonction publique » aux contours et objets hypothétiques. Quant à la reprise d’une politique de requalification, celle-ci apparaît surtout soumise aux effets d’aubaine de la réforme territoriale.

Ne rien abdiquer des revendications !

Le SNASUB-FSU a été, est et sera de tous les rendez-vous de l’agenda social, pour continuer de défendre la nécessité de mesures générales, pour TOUTES et TOUS, pour reconnaître enfin le travail et la professionnalité de tous les collègues : revalorisation des grilles, dégel de la valeur du point, amélioration des taux de promotion, requalification massive des emplois et promotions concomitantes des personnels qui déjà réalisent des missions relevant de catégories supérieures.