La situation en cette rentrée est catastrophique

Ce mercredi 6 septembre, au lendemain de la fin de la phase principale de Parcoursup, la ministre F. Vidal annonce triomphalement sur les médias et les réseaux sociaux qu’il ne reste que 3000 lycéens sans affectation pour la rentrée. Pour celles et ceux qui ont suivi durant l’été les épisodes à rebondissement de Parcoursup (extrême lenteur du processus, bacheliers avec mention sans proposition, modification de la présentation des indicateurs publiés sur le site du ministère), largement relayés par la presse, il ne fait aucun doute que cette annonce est malhonnête.

Le graphique ci-dessous, réalisé à partir des statistiques publiées par le ministère est sans appel.

En effet, au 5 septembre, près de 40 000 jeunes sont encore sans proposition d’affectation, et près de 7 800 sont déjà passés en phase complémentaire ou ont demandé à être accompagnés par le recteur, soit un total d’environ 120 000 candidat-es sans solution (14,6 % des inscrit-es sur la plateforme). Ajoutons que 182 000 candidat-es ont quitté la procédure (22%!), soit pour de bonnes raisons – pas eu le bac – soit rebutés par la très grande lenteur de la procédure, soit pour se lancer dans le monde professionnel. Autant de jeunes qui ne suivront pas d’études dans l’enseignement supérieur (en tout cas dans le public).

En cette veille de rentrée, nous sommes devant une réalité qui correspond beaucoup plus à nos prévisions qu’à la communication du ministère sur le sujet.Moins des deux tiers (511 228) des jeunes inscrit-es dans la procédure ont à la date du 5 septembre obtenu et confirmé un oui. Mais le nombre d’inscrit-es réel dans les établissements reste très inférieur au nombre de jeunes ayant confirmé le « oui ». Dans les 3 semaines qui viennent, les équipes pédagogiques comme les équipes administratives vont devoir absorber/réorganiser les groupes de TD, ou de TP pour intégrer les nouveaux/elles inscrit-es. De partout remonte le fait que les étudiant-es inscrits à cette date sont sensiblement moins nombreux qu’attendu (pour preuve, d’après le ministère, il reste 127 000 places vacantes dans les universités le 6 septembre) : les stratégies individuelles des jeunes les ont poussé à attendre au cas où une meilleure proposition leur serait faite durant la phase principale. D’ici au 21 septembre, date de la fin de la phase complémentaire, les candidat-es sans solution actuellement vont finir par accepter ce que leur proposera Parcoursup, même à contre cœur.

La situation en cette rentrée est donc comme nous l’avions annoncé catastrophique : le nombre de jeunes poursuivant des études en 2018-19 aura probablement été réduit de fait de manière notable. Les équipes administratives (scolarités, départements, préparateurs de TP…) et pédagogiques sont soumises à des incertitudes majeures. Les services centrés sur la vie étudiante, déjà fortement impactés par la création de la CVEC (contribution vie étudiante et de campus), sont eux aussi dans l’incertitude.

L’ancien système APB avait été critiqué parce qu’au milieu de l’été quelques milliers de jeunes étaient dans les processus de tirage au sort. Cette situation était bien sûr inacceptable. Mais on se retrouve cette année avec des dizaines de milliers de jeunes sans affectation à la veille de la rentrée, et une procédure d’affectation qui se clôturera 2 semaines après celle-ci ! Il semble qu’on puisse mieux faire pour garantir la réussite de toutes et tous…

Bref, toutes les occasions de porter notre opposition à Parcoursup et à la sélection à l’entrée à l’université seront utiles !

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