La crise sanitaire a montré de façon éclatante la nécessité de services publics forts. tout autant que le caractère mortifère du règne de la libre loi du marché, qui ne suffit pas, par exemple. pour garantir les approvisionnement en biens essentiels. L’intervention de l’Etat notamment dans les domaines de la santé et de l’éducation, des transports et de l’énergie, mais aussi dans l’ensemble de la vie économique et sociale. est d’une importance vitale dans les sociétés contemporaines.

Les services publics fournissent des biens et des services auxquels l’ensemble de la population n’aurait pas largement accès s’ils étaient proposés par le simple jeu du marché. À la différence des entreprises privées, leur finalité est désintéressée : c’est l’intérêt général. Les critères de leur gestion ne doivent donc pas être exclusivement financiers. Ils se déploient dans tous les domaines où l’initiative privée est insuffisante ou inadaptée. Ils sont indispensables au fonctionnement de la société, dont ils sont le ciment.

Ils sont également indispensables à l’initiative privée qui s’exerce en dehors du service public, parce qu’ils fournissent le tissu matériel et humain nécessaire à son activité: la formation de la main d’œuvre, les infrastructures de transport. etc : la casse des services publics, c’est finalement aussi celle de tout le tissu social. À l’heure où on parle de retour des industries, le retour de services publics en sera souvent la condition nécessaire.

Les services publics sont au service des citoyens. à travers les prestations qu’ils leur assurent. Les usagers sont en droit d’attendre la continuité du service, l’égalité d’accès, l’adaptation aux nouveautés techniques et à l’évolution des besoins. Parce que citoyens, ils sont usagers et non « clients », et leur représentation et l’affirmation de leurs droits est une garantie de bon fonctionnement démocratique, la défense des services publics étant l’affaire de tous.

Ces services fonctionnent grâce à des agents dotés de garanties leur permettant d’exercer leurs missions à l’abri des pressions. avec la sérénité suffisante que leur situation statutaire leur procure. Les personnels sont les premiers défenseurs du service public et leurs droits garantissent leur indépendance et leur neutralité. Personnels de l’éducation et de la culture, nous savons combien il est primordial de promouvoir l’égalité d’accès et la compensation des inégalités. la gratuité. Pour cela, il faut davantage de service public ! 

 

L’Etat a toujours été très présent dans la vie sociale. Dès l’Ancien régime il a assumé des fonctions régaliennes, sociales, culturelles et économiques : c’était le colbertisme. La notion de service public date de la fin du XIXe siècle. Jusqu’à cette époque, la gestion privée était privilégiée, sauf pour les fonctions régaliennes. Les services publics ne représentaient qu’une petite partie de la richesse nationale.

Sous la pression populaire notamment l’Etat commence alors à s’engager activement dans la vie sociale par la régulation de l’économie, la gestion directe de monopoles (allumettes. tabac), les grandes lois scolaires et la démocratisation de l’enseignement, le renforcement des dispositifs locaux d’aide sociale, la mise en place de dispositifs de protection ouvrière (loi de 1910 sur les retraites). Il s’engage aussi dans la création d’infrastructures de transport et le soutien au développement industriel et agricole. Le développement de l’école, des circuits électriques et gaziers, des infrastructures routières et ferroviaires, des hôpitaux, ont ainsi été progressivement pris en charge par l’Etat lui-même, dont le rôle de puissance publique a trouvé une nouvelle légitimité dans ce déploiement de services publics dont il garantit la pérennité et l’accès au plus grand nombre.

 

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