Le bulletin de salaire que nous recevons chaque mois reflète les règles de la fonction publique : la rémunération a pour base le point d’indice, lui-même fonction du grade et de l’échelon.
Par rapport à celui des salariés du privé, il comporte des éléments spécifiques : SFT, NBI, RAFP par exemple.

Il reflète un certain nombre de problèmes et de dérives : cotisations en hausse, part croissante de l’indemnitaire. La logique indiciaire, inhérente au statut de la fonction publique, est mise en cause de bien des manières : développement de la rémunération au mérite à travers certaines primes, non revalorisation de la valeur du point, écrasement indiciaire sous l’effet de la seule revalorisation des indices proches du SMIC.

Le gel du point d’indice (la dernière revalorisation date de 2017) est prévu par le gouvernement au moins jusqu’à 2022. C’est une attaque frontale contre la rémunération des fonctionnaires. Le salaire minimum (indice 309, auquel sont payés beaucoup de contractuels) est en-dessous du SMIC et doit donner lieu à une indemnité compensatrice.

La smicardisation fait que la rémunération de début de carrière est en deçà du SMIC pour la catégorie C nécessite une indemnité différentielle pour arriver au minimum légal, de 3% supérieur pour la catégorie B, 18% pour la catégorie A.
Traiter du bulletin de paye, c’est donc forcément revenir sur le gel du point d’indice, la compression des carrières, la paupérisation des agents publics. La part des primes dans les rémunérations est croissante. Notre revendication est leur intégration au salaire indiciaire, le seul qui comptera vraiment au moment de la retraite, malgré la modeste mise en place d’un régime complémentaire.

L’IFSE conduit à des inégalités de traitement non seulement entre personnels mais aussi entre services. Nous sommes opposés à la démarche qui le soutient, qui est la rémunération au mérite, joli mot cachant bien souvent l’arbitraire. Nous demandons la revalorisation des primes et indemnités existantes pour atteindre la parité avec les autres ministères, préalable à leur intégration immédiate dans le traitement par prise
en compte dans la grille unique de rémunération

La réforme PPCR s’achève avec la création d’un échelon supplémentaire pour les attachés. Elle
n’aura pas permis de traiter les questions de fond. Elle n’aura notamment pas fondamentalement mis
fin à l’écrasement des carrières. La carrière sert désormais pour la plupart d’entre nous à conserver
son pouvoir d’achat initial. Les taux promus/promouvables ne permettent pas un véritable espace
de carrière et un certain nombre d’emplois – ceux des catégorie C qui font un travail de niveau B, ceux
des catégorie B qui font un travail de niveau A – demandent à être requalifiés au niveau des qualifications
mises en oeuvre par les personnels.

L’ensemble de ces éléments dessine le portrait d’une fonction publique dont les personnels ne sont
pas rémunérés à la hauteur de leurs missions et de leurs qualifications.