Enfin nous y voyons un peu plus clair. Tout n’est pas encore aussi clair que de l’eau de roche mais la circulaire du 19 septembre 2008 d’une part, définissant les modalités de préfiguration de la nouvelle organisation régionale et les présentations des préfets d’autres part des futures organisations départementales confirment les craintes des agents et acteurs des services de Jeunesse et Sports.
Contrairement aux propos du gouvernement et de sa majorité, les plans successifs de suppression d’emplois, la RGPP ainsi que la refonte à venir des missions et statuts du fonctionnaire sont étroitement liés.
Tel est le triptyque du démantèlement des services publics et du désengagement de l’Etat.
Réduction d’effectifs
La première phase consiste à réduire de manière drastique le nombre de personnels. A Jeunesse et Sports ce sont les agents administratifs qui sont affectés : 60 ETPT supprimés en 2008. Combien en 2009 ? Les chiffres n’ont pas encore été communiqués, mais nul doute que les catégories administratives seront encore durement touchées puisque le principe de « ne pas toucher au coeur du métier », dixit un directeur adjoint du ministère, nous a été rappelé récemment. Quelle ineptie !!
Qui effectuera les missions des agents non remplacés ? Quelle analyse fait-on des missions incombant aux différents agents de ce ministère ?
Comment peut on refuser d’admettre que les personnels administratifs existent par rapport à une mission éducative ou autre menée en lien avec des personnels techniques sur le terrain et sur l’ensemble d’un territoire.
Des missions réduites
La seconde phase a pour objet de dessiner les coquilles des services. Pour s’adapter aux réductions d’effectifs, il suffirait de mutualiser les fonctions supports (secrétariat ; gestion financière ; gestion du personnel ou encore gestion matérielle) et simplement de fusionner des services. Les DRDJS deviendront des direction régionales de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale en fusionnant avec la branche sociale des DRASS, tandis que les DDJS intégreront, selon les départements des DD de la protection de la population ou des DD de la cohésion sociale et de l’intégration. Mais les choses ne sont pas aussi simples que l’on veut nous le faire croire. A aucun moment ne sont évoqués les missions des différents services, les objectifs à atteindre et les politiques à mener. Que va-t-il advenir des missions éducatives de l’entité Jeunesse et Sports ?
Déjà les budgets 2009 apportent un élément de réponse : la forte diminution des crédits d’intervention sur les actions éducatives (suppression des crédits destinés à promouvoir le sport pour le plus grand nombre) laisse à penser à un futur recentrage des services sur des missions de contrôle, des missions régaliennes. Encore une fois les missions qui incombent aux différents services ne sont pas clairement définies. Le bon sens, très cher à Sarkozy, ne dicte-t-il pas de construire une structure à hauteur des besoins recensés ?
Alors comment ne pas voir dans toute cette mascarade une vaste entreprise de destruction des services publics, des services de l’Etat.
Faire mieux avec moins ?
Contrairement aux discours conservateurs ambiants les agents de l’Etat ne pourront faire mieux avec moins, il sera ainsi aisé de refondre les missions des services en prétextant de leur incapacité à s’adapter, de leur incapacité à mettre en oeuvre leurs missions. Comment pourra-t-il en être autrement après une telle purge des moyens.
Comme le dit un vieil adage « quand on veut tuer son chien on l’accuse de la rage » !
Et dans tout cela quel avenir se dessine pour les personnels et tout particulièrement les personnels administratifs qui sont des personnels ATOS affectés dans les services Jeunesse et Sports.
Seront ils priés de rejoindre l’Education Nationale, qui aura alors en charge le plan social ?
C’est fort à craindre pour les agents occupants des fonctions dites supports et pour lesquelles un doublon serait constaté.
A ce jour aucune information ne filtre, aucune consultation des salariés et encore moins l’organisation d’un dialogue sociale n’est à l’ordre du jour.
Il importe par conséquent que dès ce jour, les agents des différentes catégories de jeunesse et sports puissent porter de manière unie les revendications d’un service public de la jeunesse et des sports de qualité. De notre capacité à obtenir le maintien de fortes missions éducatives, de conseils et d’expertises aux côtés des missions de contrôle et de respect de la réglementation dépendront nos emplois aux sein d’un service Jeunesse et Sports.
Christophe Sonrel