Pour les corps des bibliothèques

La refonte de la grille de catégorie B constitue un recul
incontestable pour les personnels : au maintien des
barrières que constituent trois grades s’ajoute
l’allongement de la durée nécessaire pour atteindre
l’indice le plus élève. Dans les bibliothèques, elle devrait
conduire au regroupement dans un seul corps en trois
grades les assistants des bibliothèques (AB) et les
bibliothécaires adjoints spécialisés (BAS) a deux
niveaux de recrutement : niveau baccalauréat pour le
premier grade et niveau bac+2 pour le 2e grade.

L’impact de la réforme sur nos carrières

Pour les AB, un corps unique en catégorie B pourrait
offrir plus de possibilités de mutation. Par contre,
l’allongement de la durée nécessaire pour atteindre le
dernier échelon de ce corps et la suppression de
l’examen professionnel qui permettait jusqu’ici de
passer directement du 1er au 3eme grade conduit a un
ralentissement supplémentaire dans l’évolution de la
carriere. Pour les bibliothécaires adjoints spécialises, la
pilule est encore plus dure a avaler depuis l’annonce de
l’intégration des assistants ingénieurs (ASI) de la filiere
ITRF dans le corps des ingénieurs d’étude (IGE).

Intégration des BAS dans le corps des
bibliothécaires ?

Les ASI sont déjà classes en catégorie A mais ils sont
recrutes a bac+2, sans formation post-recrutement,
comme les BAS. A ce titre, les BAS devraient pouvoir
bénéficier d’un reclassement identique dans le corps
(presque) équivalent a celui des IGE : le corps des
bibliothécaires. Pour autant, certains BAS ne souhaitent
pas être intégrés en catégorie A, préférant conserver
une fonction de technicien et ne pas assumer de
responsabilités de cadres. En outre, dans la mesure ou
90% des AB font le même travail que les BAS,
comment prendre en compte la technicité des uns sans
oublier celle des autres ?

Pour les corps de l’administration de l’Education
nationale et de l’Enseignement supérieur
(AENES, ex-ASU) et des ingénieurs, techniques,
de recherche et de formation (ITRF)

Les corps concernes pour ces deux filières, celui des
secrétaires comme celui des techniciens, figurent dans
la liste des corps B-type. Les conséquences de la
reforme peuvent donc être analysées globalement.
Comme pour le corps des assistants des bibliothèques,
les secrétaires et les techniciens ne pourront plus
accéder directement au 3eme grade par examen
professionnel, a partir du 1er grade.

Compte tenu de l’allongement de la carrière entérinée
par les projets de grille, les conditions de passage du
1er grade au second, puis du second au 3eme, ne
laissent présager rien de bon. L’accès au 3eme grade
par la voie de l’examen professionnel a partir du 1er
grade représentait pourtant une certaine
reconnaissance des qualifications et des savoirs-faire
mis en oeuvre par les personnels. Le projet supprime
cette possibilité et rend obligatoire le passage par le
second grade, impliquant une progression indiciaire
statutaire (par les changements d’échelon) ralentie.

De même, l’absence de volonté gouvernementale
d’ouvrir la discussion sur la nécessité de requalifier les
emplois démontre la volonté de réaliser une reforme a
moindre coût.
En effet, nombreux sont les collègues de catégorie B
qui exercent de véritable fonctions d’encadrement :
gestionnaires matériels des EPLE, responsables
administratifs de composantes universitaires, chefs de
bureau(x) des services déconcentrés, directeurs de
résidences universitaires… la liste exhaustive serait
longue comme un jour sans pain.
Le décalage alors constate entre l’emploi occupe (et
donc le statut, la rémunération et la carrière qui vont
avec) constitue autant d’économies budgétaires
réalisées sur le dos des personnels concernes.

L’Etat-patron ne rémunère pas à la hauteur des
fonctions assumées. (Précisons que cela n’est pas
propre aux personnels de catégorie B : on retrouve
aussi ce décalage entre les emplois occupées et les
missions effectuées au sein des catégories C et A).