L’appel de la première coordination nationale des universités le 22 janvier a donné le tempo des mobilisations et des luttes au niveau national. La locomotive cette fois-ci sont les enseignants chercheurs. D’autres coordinations catégorielles ou par secteur, (étudiantes, des doctorants, des personnels BIATOS, IUFM, IUT …) se sont également créées par la suite. Les organisations syndicales y sont présentes et actives. Le besoin de faire converger les luttes dans une logique du « tous ensemble » à travers la mise en place d’un front large et massif est une priorité si on veut gagner face à un ministère autiste en face des revendications.
Cela fait maintenant plus deux mois que les personnels se battent contre les réformes en cours, de casse de l’enseignement supérieur et de la recherche. Ces mobilisations sont porteuses de colère face à un gouvernement qui s’attaque au fondement de l’accès à la connaissance en organisant la compétition des savoirs, des établissements, des personnels et des étudiants.
Plus profondément, c’est la remise en cause de tous les acquis sociaux tant au niveau de la Fonction publique que du privé (statuts, code du travail, accès à la connaissance…), alors même que le système libéral qui était présenté pendant des décennies comme le modèle inéluctable est en train d’exploser. Le « travailler plus pour gagner plus », l’explosion des heures supplémentaires exonérées des cotisations patronales, la retraite à 65 voire à 70 ans, la remise en cause de la couverture sociale, les cadeaux fiscaux et les aides aux banques sans contre parties … sont à mettre en rapport avec les 90 000 chômeurs supplémentaires par mois qui vont pointer aux Assedic. Les mobilisations dans le sup et la recherche s’inscrivent dans une logique de refus des reculs sociaux programmés.
C’est pour être plus fort, plus unis et plus visibles que des représentants de BIATOS des universités se sont réunis au niveau national à Paris 8. Les échanges, les propositions ont permis :
de rédiger une motion reprise par la CNU de Strasbourg et de Paris 3
de rédiger une plate forme revendicative,
de mettre en place une liste de diffusion,
d’ouvrir un blog afin que l’on puisse entre deux réunions échanger des informations, des tracts, des idées… http://biatossenlutte.wordpress.com/
Lors des deux rencontres de la coordination des personnels BIATOS les organisations syndicales étaient présentes, notamment avec un certain nombre d’adhérents du SNASUB, Une partie de nos propositions ont été intégrées à la plateforme revendicative adoptée par l’assemblée.
Le but est de nous rendre visibles par les autres membres de la communauté, les citoyens, les journalistes… Nous sommes un des éléments indispensables au bon fonctionnement des établissements au même titre que les enseignants, les étudiants.
Oui, tout comme les enseignants et les étudiants, les personnels BIATOS ont bien des raisons d’être inquiets et en colère :
remise en cause de leurs statuts, carrière, salaires, condition de vie et de travail
précarité qui pour le ministère devient la norme sociale notamment à travers,
mise en place de la LRU,
révision générale des politiques publiques (RGPP), partenariats public privé, plan campus, mobilité forcée, etc.…
Malgré la dynamique du 19 mars, la jonction des mobilisations notamment celle du 11 mars « de la maternelle à l’université » ne s’est pas concrétisée alors que pour gagner il est indispensable que les convergences des luttes se développent tant au niveau de l’éducation que de la Fonction publique et dans l’unité entre le secteur public et le secteur privé. C’est pourquoi il est nécessaire que les organisations syndicales apportent leur soutien et participent aux différentes formes d’organisation dont se dotent les collègues pour mieux organiser les résistances et le « tous ensemble ».
Au delà de nos revendications spécifiques et de la défense de la Fonction publique dans le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche, les dynamiques en cours favorisent les débats, développent des actions multiples et nous obligent à penser … que l’avenir c’est dans le « tous ensemble » pour gagner .
Aujourd’hui dans la rue, demain on continue !
Marie Ganozzi