Le plan Pécresse c’est l’individualisation des salaires, des carrières et les suppressions d’emplois !

La ministre V. Pécresse a annoncé lundi 20 octobre « son plan carrières pour les personnels » dont le credo tient en un maître mot : individualisation !
En plaçant au centre de son plan l’individualisation des carrières et des rémunérations, c’est le règne de la concurrence entre les personnels, c’est la casse des règles collectives pour le déroulement des carrières qui s’instaurent. Il s’agit de faire l’économie d’une revalorisation globale des salaires et d’une reconstruction de l’ensemble de la grille des carrières pour toutes les catégories de personnels.

Le SNASUB-FSU refuse l’individualisation de la carrière des personnels, totalement destructurante pour nos statuts et nos métiers. Cette politique de libéralisation à tout crin conduira à la faillite du système universitaire.
La recherche de l’individualisation est présente dans à peu près toutes les mesures annoncées : dans la modulation des primes des personnels BIATOSS que permettra l’alignement annoncé sur le taux moyen interministériel (+20% de crédits en 3 ans), comme dans la modulation de la durée de service des enseignants ou dans les avantages prévus pour quelques chercheurs sortis du lot.
L’augmentation des primes de quelques uns et le repyramidage en catégorie A se feront au prix des suppressions d’emplois de catégorie C dont les missions ne sont pas considérées comme « essentielles » par la ministre qui prône l’externalisation de ces missions vers le privé.

Pour l’égalité de traitement de tous les personnels de la Fonction publique

Comment maintenir l’égalité de traitement des agents quand certains connaîtront des carrières TGV et d’autres resteront ignorés dans leur service, composante, ou équipe de recherche ? Comment poursuivre ensemble des missions de services publics entre collègues jaloux des primes des uns des autres ?
Sur la requalification des emplois, rien de concret pour les personnels BIATOSS alors même que la ministre reconnaît que c’est une nécessité !

Le SNASUB-FSU regrette l’absence d’un véritable engagement d’augmenter de manière significative les possibilités de promotions dans les corps des personnels BIATOS.
Chacun de nous aspire légitimement à être reconnu dans et pour son travail. Mais ne tombons pas dans un jeu de dupes. Notre statut, le déroulement de carrière sur la base d’une grille de salaire indiciaire non modulable, la gestion collective des corps, notamment pour les promotions dans les instances paritaires, sont nos seules garanties contre le clientélisme, l’arbitraire. Le retour à l’indexation des salaires sur les prix est par ailleurs un moyen de lutter contre la perte de pouvoir d’achat.

Dans l’enseignement supérieur comme dans les autres secteurs de l’éducation nationale, la politique de prime liée à la fonction et au résultat est la carotte mise en avant pour réduire la masse salariale et supprimer les emplois.

Le SNASUB revendique :

un seul statut pour l’ensemble du système éducatif avec deux filières : technique et administrative prenant le meilleur des différents statuts,

le maintien du statut interministériel des personnels de bibliothèque,

la création d’emplois statutaires d’Etat à hauteur des besoins, seule véritable réponse à la résorption de la précarité,

la défense des droits collectifs du statut national, et une gestion académique, interacadémique ou nationale (selon les effectifs),

le refus des primes au mérite,

le recrutement par concours avec des membres du jury sans lien hiérarchique ou professionnel avec les candidats,

des barèmes chiffrés pour les promotions et le mouvement,

le retrait du droit de veto accordé aux présidents, véritable remise en cause des Commissions Paritaires,

l’alignement des primes sur le taux maximum et leur intégration au salaire.

(Communiqué du SNASUB-FSU, 21 octobre 2008).