L’intersyndicale des bibliothèques n’a toujours pas reçu de réponse officielle à ses deux courriers adressés en novembre à Valérie Pécresse, demandant le retrait définitif du projet de fusion des corps de magasiniers et d’assistants avec les corps ITRF.

Et les réponses des présidents des différentes CAP à la motion présentée par les représentants des personnels (« OUI au maintien de l’unité de la filière bibliothèques ») ne peuvent qu’accroître notre inquiétude : si ce projet de fusion semble avoir été retiré du budget 2009, il est loin d’être définitivement abandonné, l’arbitrage sur le rapport Schwarz, qui prône une filière unique pour l’ensemble des personnels BIATOS du supérieur, n’ayant pas encore été rendu. Cette fusion peut très bien être inscrite dans le budget 2010…

Donc pas question d’arrêter l’action engagée depuis fin octobre : 1300 signatures de la pétition en ligne, c’est bien, mais on peut faire beaucoup mieux. Continuez à alerter les collègues, à faire signer la pétition (http://www.jussieu.ras.eu.org/biblios/) et à organiser des AG. L’intersyndicale des bibliothèques enverra toutes ces pétitions à la ministre à la fin de l’année.

Une fusion qui ne constituerait pas un progrès

Cette mesure concerne les magasiniers et les assistants des bibliothèques qui relèvent du ministère de l’Enseignement supérieur. Mais, à terme, c’est bien l’ensemble de la filière des bibliothèques qui est menacé : le rapport Schwartz recommande en effet de rassembler un maximum d’agents « dans une filière dédiée à l’Enseignement supérieur, organisée selon une logique de métier, et sur laquelle l’établissement et son président auraient le maximum de pouvoir de décision ». Il s’agit donc d’un véritable projet de casse de la filière Bibliothèques, qui signifierait la perte de la spécificité de notre métier : les personnels des bibliothèques seraient intégrés dans la BAP F des personnels ITRF – qui regroupe la documentation, la communication, l’édition ainsi que les TICE (webmaster, …) – et pourraient alors être affectés dans d’autres services de l’université, en fonction des priorités fixées par l’équipe présidentielle.

Autres conséquences :

la quasi disparition des possibilités de mutation : la mobilité est en effet très faible chez les ITRF, c’est à chaque agent de négocier sa mutation avec la direction des ressources humaines de l’établissement souhaité. Beaucoup de collègues se retrouveraient ainsi bloqués dans leur établissement actuel. Et, pour les collègues de la BNF ou de la BPI qui voudraient partir en province, il ne resterait plus que la possibilité de demander leur détachement sur un poste ITRF correspondant à leur statut, là aussi par négociation de gré à gré avec l’établissement souhaité.

pour les primes : certains collègues pensent que les primes des personnels ITRF sont plus élevées, ce qui rendrait cette fusion désirable. Attention ! D’une part cela varie d’une université à l’autre, dans certaines c’est exactement l’inverse. D’autre part nous savons que l’augmentation de l’enveloppe indemnitaire allouée aux établissements n’est pas sans contrepartie : il s’agit de
« tenir compte de l’investissement et des résultats obtenus par les personnels dans l’exercice de leur métier ». Ce qu’on appelle plus simplement une « modulation individuelle des rémunérations en fonction de « la manière de servir ». En effet le gouvernement veut appliquer à l’ensemble des fonctionnaires un système uniforme de « prime de fonction et de résultat » (PFR) composé de deux parts cumulables et surtout modulables selon la fonction exercée d’une part, selon les résultats évalués dans le cadre de l’entretien professionnel d’autre part. La réponse du SNASUB-FSU est claire : ce que nous voulons, c’est l’alignement des primes sur le taux maximum et leur intégration au salaire.

Pour toutes ces raisons, le SNASUB-FSU dit NON à ce projet de fusion et continuera à défendre la spécificité de la filière Bibliothèques.

Antoine Meylan

Anne-Marie Pavillard