Services centraux et déconcentrés
Les suppressions d’emplois administratifs annoncées pour la période 2009 – 2011, auxquelles A&I a apporté sa caution expresse en signant le 9 octobre 2008 un protocole avec le ministre de l’Éducation nationale, s’élèvent à 1 700 (500 en 2009 et 600 sur chacune des années 2010 et 2011).
Cumulées avec celles des années précédentes, elles approcheront le chiffre de 5 000, essentiellement
concentrées sur les services.
L’administration centrale du MEN, frappée de 100 suppressions supplémentaires en 2009, est en passe de devenir exsangue. Des directions entières sont en train de disparaître, y compris lorsqu’elles sont chargées de missions stratégiques, comme la production de données statistiques.
Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche est en refonte totale, et la disparition
probable de la sous-direction des bibliothèques ne laisse pas d’inquiéter, dans la mesure où elle pourrait augurer de la disparition prochaine de cette filière elle même.
Dans chaque académie, la saignée correspond environ à la disparition de la totalité des effectifs de sa plus importante IA. Cela ne peut aller sans conséquences sur l’organisation générale des services et sur la pérennité même des missions.
Pour l’instant, aucune des missions dévolues aux services déconcentrés n’est officiellement abandonnée.
Beaucoup par contre ont déjà fait l’objet d’une « redistribution » à l’échelle académique, suivant deux
axes principaux :
Une « mutualisation » entre IA de certaines tâches, l’une d’entre elles prenant en charge telle ou
telle attribution pour elle même et pour toutes les autres.
Une reconcentration sur le rectorat de missions que les recteurs avaient de longue date subdéléguées aux Inspecteurs d’académie.
La prochaine étape consistera à s’attaquer à ce qui constitue le coeur de mission des IA : la gestion des emplois et des personnels du premier degré.
Ces opérations, présentées comme devant permettre des « économies d’échelle » pour réaliser des « gains de productivité », ont surtout comme conséquence d’augmenter la distance entre le service et l’usager alors même qu’est prétendument affiché le souci de promouvoir une administration de proximité. La volonté de réduire à tout prix le périmètre et le coût des services publics ne s’embarrasse pas de paradoxes vulgaires.
C’est peu dire qu’il en résultera un alourdissement des charges sur des services aux effectifs en récession constante.
Cet alourdissement est d’autant plus ressenti que, par ailleurs, les dispositions qui organisent l’individualisation des carrières et des rémunérations complexifient les outils et les procédures de gestion des personnels.
Quant aux services de Jeunesse et Sports, leur disparition pure et simple par dissolution au sein des services de la préfecture semble en cours. Dans le même temps, 6 CREPS sur 24 devront fermer dès 2009, probablement suivis de 4 autres en 2010.
Les grands établissements
Le CNED (centre national d’enseignement à distance), comme les CRDP (centre régionaux de
documentation pédagogique) connaissent d’énormes difficultés financières liées aux effets cumulés
de la stagnation de leur subvention d’État et de l’augmentation de leurs charges employeur.
Ils sont ainsi amenés, pour comprimer leurs dépenses, à tenter de libérer des emplois qui ne sont pas supprimés officiellement. A cette fin, ils essaient d’une part de « persuader » des personnels administratifs ou techniques à demander « spontanément » leur mutation, et ils mettent fin d’autre part au détachement de certains personnels enseignants, y compris avant le terme normal de leur contrat.
Le résultat en est la disparition du jour au lendemain de prestations jusqu’à présent assurées à la satisfaction de tous. Là encore, l’intérêt pourtant invoqué de l’usager pèse peu face à la volonté de réduire les dépenses quelles qu’en soient les conséquences.
Philippe Rampon