Notre établissement connaît aujourd’hui une situation alarmante.
Après 7 années de coupes budgétaires imposées par les gouvernements successifs, la BnF a perdu 270 postes et plus de 5 millions de budget.
Ces politiques de rigueur ont de graves conséquences sur le fonctionnement de la bibliothèque et les conditions de travail des personnels : augmentation des charges de travail reposant sur des équipes réduites, tensions et contraintes dans les services générant risques psychosociaux et dégradation de la qualité de vie au travail. Depuis 2010, les arrêts maladies et les accidents du travail sont en hausse constante, les burn-out ont fait leur apparition, les risques psychosociaux se généralisent.
Ces difficultés sont encore accentuées par les choix stratégiques de la direction (empilement des projets, non priorisation des tâches) réalisés au détriment des personnels, de leur gestion administrative et de leurs conditions de travail.
A ce contexte général difficile, se rajoute le fait que depuis 2015, la DdRH connaît une crise profonde. L’expertise menée par un cabinet extérieur à la demande du CHSCT à l’automne 2016 a démontré la présence de RPS (risques psychosociaux) extrêmement grave. Devant l’incapacité de la direction à régler la situation, voire sa propension à générer encore plus de difficultés par ses prises de décisions inappropriées, de nombreux /ses agent-e-s ont quitté le service pour sauvegarder leur santé.
Aujourd’hui, de nombreux postes sont encore vacants à la DdRH dont des postes clés pour le bon fonctionnement de l’établissement. Nous n’avons plus de DdRH depuis 4 mois. Les dossiers s’empilent, les agent-e-s de la DdRH sont surchargé-e-s et ne peuvent répondre à toutes les sollicitations des services et des agent-e-s.
Quelques exemples éclairants de cette situation désastreuse :
au mépris de la réglementation, il n’y a plus d’enquête accidents de travail depuis 3 ans alors que ceux-ci sont en augmentation, pire dans certains cas l’administration refuse de reconnaître les accidents de travail et laisse les agent-e-s désemparé-e-s par ces refus ;
faute de déclaration en temps et en heure par la DdRH, les maladies professionnelles ne sont pas toujours reconnues ;
la médecine de prévention est en déshérence et les agent-e-s trouvent de plus en plus souvent la porte close faute d’effectifs, la BnF ne se donnant pas les moyens de recruter le médecin et les infirmières manquants ;
dans tous les services, les dysfonctionnements et les lenteurs de la DdRH génèrent d’importantes difficultés, que ce soit pour pourvoir des postes, pour les promotions des agent-e-s, pour régler des dossiers individuels particuliers, etc. Quant aux agent-e-s, ils/elles sont laissé-e-s sans réponse et à l’abandon alors que leur situation est parfois grave.
Années après années, les plans d’action de la direction pour résorber les difficultés se multiplient mais s’avèrent inopérants car les moyens humains et une réelle volonté manquent pour leur réussite.
Pour nous, représentants du personnel, il est urgent que la direction change ses priorités. Les agent-e-s de la BnF, qui constituent la richesse et la force de cet établissement, attendent de la part de la direction plus d’attention, de reconnaissance ainsi que la mise en oeuvre de mesures concrètes pour améliorer leur situation, et de la part des tutelles des moyens humains et financiers à hauteur des missions de la BnF.
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Déclaration CGT-FSU-SUD au Conseil d’administration de la Bibliothèque nationale de France du 22 juin 2017