Suite à la publication du rapport Schwartz, le SNASUB-FSU a exprimé son opposition aux mesures qui ne constituaient pas une amélioration de la carrière des personnels BIATOSS. L’une d’entre elles envisageait l’intégration des magasiniers et des assistants des bibliothèques dans les corps d’adjoints techniques et de techniciens de recherche et de formation.
Le mépris n’est pas une forme de dialogue !
Le SNASUB-FSU, ainsi que plusieurs autres syndicats des bibliothèques, avaient fait connaître aussitôt leur opposition totale à cette mesure, en rappelant la spécificité de la filière Bibliothèques et l’importance du maintien de son statut interministériel.
Le 20 octobre, Valérie Pécresse a présenté son « plan en faveur de l’attractivité des métiers et des carrières dans l’enseignement supérieur et de la recherche ». Les mesures de ce plan s’appuient sur les recommandations de la commission Schwartz. Dans cette présentation, il n’est fait aucune mention de cette intégration. Le 23 octobre, lors de la rencontre qu’elle a organisée avec l’ensemble des syndicats de l’enseignement supérieur et de la recherche, elle n’a pas non plus dit le moindre mot à ce sujet.
En fait, cette mesure est bel et bien prévue pour l’année universitaire 2009-2010 au titre de laquelle elle figure dans l’annexe au projet de loi de finance 2009 dédiée à la recherche et à l’enseignement supérieur. Quand la ministre comptait-elle nous en informer ?
Ce silence méprisant sur une décision capitale pour la carrière de plus de 2000 collègues est une illustration des méthodes du gouvernement en matière de « dialogue social » de la ministre et de son Cabinet.
Où est l’amélioration de nos carrières ?
Par ailleurs, on est en droit de se demander où sont les mesures destinées à améliorer nos carrières dans ce plan sensé être en faveur de l’attractivité de nos métiers et de nos carrières ? Il suffit de passer en revue les trois séries de mesures pour s’en rendre compte :
1. « Attirer les talents à l’université » ? Aucune mesure en faveur des BIATOS 1
2. «Valoriser l’engagement professionnel et l’excellence » ?
On nous parle (enfin) de porter notre régime indemnitaire au niveau moyen interministériel, mais tout le monde ne devra pas en profiter : tout dépendra de notre
« performance », qui se résume à l’opinion que se fait de nous notre chef de service. Même inégalité de traitement pour l’avancement de grade ou de corps. Par contre, que nos salaires (valeur du point d’indice) n’augmentent que de 0,8% cette année quand l’inflation est prévue à 3% ne semble toujours pas poser de problème, année après année 2.
3. « Favoriser la mobilité et adapter les modes de gestion à l’autonomie » ?
Les requalifications d’emplois (de C et de B en A) ne se font pas dans le cadre de simples transformations qui aurait pu (rêvons un peu) favoriser la promotion interne. Elles s’inscrivent dans le cadre de suppressions d’emplois et d’externalisations (privatisations) de certaines missions. Où est le progrès ?
Comment peut-on oser prétendre « favoriser la mobilité » en intégrant nos collègues des universités dans des corps où les possibilités de mobilité sont quasi nulles puisqu’il n’y existe pas de mouvement national, les mutations devant se conclure de gré à gré, entre les agents et les établissements ?
La riposte !
Le SNASUB-FSU a aussitôt contacté les autres syndicats des bibliothèques pour organiser ensemble la riposte à cette mesure, qui menace très directement les magasiniers et les assistants mais aussi, plus largement, l’ensemble des personnels des bibliothèques.
Il a appelé les personnels à participer nombreux au rassemblement organisé par l’ensemble des syndicats de l’enseignement supérieur et de la recherche, le 3 novembre, jour du débat au Parlement sur le budget de l’enseignement supérieur. La mobilisation doit continuer.
Magasiniers ou conservateurs, tous bibliothécaires, tous solidaires !
Tous ensemble dans l’action !
Anne-Marie Pavillard
Antoine Meylan
1 Personnels des Bibliothèques, Ingénieurs, Administratifs, Techniques, Ouvriers et de Service.
2 environ 10% de perte de pouvoir d’achat entre 2000 et 2008.
Signez la pétition de l’Intersyndicale des bibliothèques :
“Non à l’éclatement de la filière Bibliothèques »