Les promesses électorales du candidat Sarkozy sur
l’assouplissement de la carte scolaire ne sont pas
étrangères à l’incompréhension des familles quant à
l’affectation des élèves dans les lycées en seconde.
Le ministère a été chargé d’élaborer un outil informatique
permettant une automatisation des affectations afin d’éviter
la suprématie des établissements très demandés qui d’après
les autorités administratives faisaient leur « marché »
aboutissant à une hyper sélection des élèves.

Depuis une, voire plusieurs années, selon l’académie
considérée, la procédure informatisée AFFLENET est mise en
place. Elle suscite beaucoup de controverse tant de la part
des familles que des responsables des établissements
scolaires. La question que nous avons à nous poser est la
suivante : la procédure aboutit-elle à une meilleure prise en
compte des voeux des familles ? Permet-elle une réelle
mixité sociale ? N’a-t-elle pas d’effets pervers ? Qu’en est-il
de la charge de travail des collègues des secrétariats par
rapport à ce nouveau dispositif ?

Sur Paris, on sait que la mise en place de cette procédure a
posé tellement de problèmes à la rentrée 2008 que la
Direction de l’Académie, en a été tenue pour responsable et
a été changée.

Qu’en est-il ailleurs ? Ci-dessous l’exemple de l’académie de
Lyon.

AFFELNET est le nouveau logiciel d’affectation mis en place
pour l’affectation des élèves de lycée en mai 2009 dans notre
académie.
On est passé des commissions d’affectations composées du
Chef d’établissement, CPE, professeurs à un logiciel
informatique qui distribue des points aux élèves et fait son
propre classement suivant un barème (non connu) prenant
en compte notamment les notes de l’année de troisième, les
observations formulées par les professeurs et les stages
effectués au collège.
Pour beaucoup de collègues de secrétariat, la charge de
travail en mai-juin a été moindre sauf lorsque le logiciel
« beugait ».

En effet, il a permis de limiter les envois de dossiers papiers
et les photocopies à faire à une période chargée pour le
travail des secrétariats d’établissement.
Cependant, ce logiciel a favorisé des élèves qui n’auraient
pas été affectés dans les établissements si les commissions
d’affectations avaient eu lieu.

Comme l’a voulu le ministre de l’éducation : la reconquête
du mois de juin s’est faite avec pour conséquence des
conseils de classe plus tardifs. Donc les délais entre les
conseils et la fin de saisie dans affelnet étaient très courts.
Quand on sait que durant la même période il faut gérer de
près ou de loin les examens, la fin de l’année scolaire et la
préparation de la suivante, cela fait beaucoup.

En ce concerne plus particulièrement les Lycées
professionnels :
Tout d’abord, les élèves venant des établissements privés ont
été affectés à 50% dans certains établissements de
l’académie au désavantage des élèves des établissements en
question. Les élèves du public se sont alors retrouvés sans
affectation en juin.
Ensuite, des élèves d’autres académies ont été affectés à
Lyon et inversement pour les élèves de l’académie de Lyon.
Cela pose un problème pour d’autant que ces jeunes ont un
rapport difficile à l’Ecole.
De ce fait, de nombreuses désinscriptions ont été constatées
dans les établissements.
Des élèves sur liste complémentaire les ont alors remplacés
en septembre. Il a donc fallu refaire des dossiers
d’inscriptions, de bourses et de transport lors d’une période
de rentrée déjà particulièrement chargée.

Ce logiciel dont les objectifs de meilleure adéquation des
voeux des élèves et des places disponibles avec le souci
affiché d’égalité des chances, a été, au final, un outil de
dérèglementation pour les établissements, de déception
pour les usagers et de surcroît de travail pour les collègues
dans un contexte général de suppression des postes dans les
services et EPLE.

Sébastien Poupet
Marie Dolorès Cornillon